Cahier 05A

Le premier cahier présente des travaux de Yohanne Lamoulère extraits de la série Gyptis et Protis, réalisée dans le cadre d’une commande publique sur la jeunesse. Un travail qui explore à travers l’un des mythes fondateurs de la ville de Marseille les questions de la rencontre et de la relation amoureuse dans la ville.  Entièrement réalisé au moyen format carré, tout en couleur et en finesse ; un travail fort et beau, à l’image de cette jeunesse pleine d’énergie et de qualités, qui ne demande qu’à pouvoir se construire une vie, dans la citée phocéenne, comme n’importe où ailleurs.

Le second portfolio présente le travail de Terje Abusdal, photographe norvégien de la nouvelle génération, sur la Finnskogen, zone forestière située à la frontière Finno-novégienne, peuplée par les « Finlandais de la forêt », des immigrants venus de la région de Savlox au Finnskogen au cours du XVIIe siècle. Des images rares d’un monde interlope et fermé, qui nous font remonter le temps vers les tribus nomades des pays nordiques, jusqu’aux aux temps primitifs situés entre la mythologie et l’histoire. Une temporalité suspendue, des forêts enneigées, une vie rude et colorée saisie dans les douceurs de la lumière boréale.

Cahier 05B

Le cahier B de ce numéro #5 continue de tracer le sillon que nous avons inauguré dès notre première itération en montrant une photographie à fleur de peau, sensitive, charnelle et radicale.

Artic Grit, du photographe norvégien Cato Lein est le travail d’une vie. 10 années passées à arpenter les régions les plus septentrionales de la Russie, la Suède, la Finlande et de son pays natal. Là bas, dans le grand nord, quand la nuit vient tout recouvrir; il trouve du réconfort dans les bars interlopes et les chambres d’hôtel crasseuses. Il vit avec ceux qui en ont fait leur foyer, plonge à corps perdu dans leurs joies et leurs peines et nous les restituent intactes, vibrantes.

C’est une autre vibration que nous propose Fatima Abreu Fereira  dans un deuxième portfolio, très autobiographique et tout en soubresauts. Fatima nous emmène dans son quotidien, où la magie et le détail sordide ne font plus qu’un, où l’autoportrait est un moyen de vérifier sa non disparition dans le flux, le portrait un acte d’amour et la nuit un foyer.

Cahier 05C

Le cahier C est quant à lui consacré à la technique du collodion humide, technique venue tout droit du milieu du XIXe siècle, autant dire des temps héroïques de la photographie. Cette technique pré industrielle très contraignante – puisque les plaques de verre du support doivent être préparées juste avant la prise de vue, utilisées encore humides pour ne pas perdre leur sensibilité à la lumière, et ne se conservent pas – est encore perpétuée de nos jours par une poignée de passionnés. Ce cahier présentera les travaux de Gary Briechle et de Yannis Stournas

Briechle, le photographe de 62 ans basé aux Etats-Unis dans le Main, et Stournas, le jeune Grec vivant en Angleterre, ont décidés tous les deux de sortir cette technique le plus souvent cantonnée au studio pour de la prise de vue statique, portrait ou nature morte, en raison de la lourdeur du matériel et de la fragilité des plaques, et d’aller photographier en extérieur. C’est ce qui fait en partie l’originalité et la singularité de ces travaux, qui dépoussièrent une des plus anciennes techniques photographiques, pour la réinterpréter à l’aube du XXIe siècle.